Nous subissons aujourd’hui un phénomène reçu en héritage, entamé bien avant notre génération : l’érosion des sols. Comment l’expliquer? Et surtout comment y remédier?
Historiquement, le Sud-Ouest est une zone de polyculture élevage. Les exploitations se sont spécialisées laissant souvent de côté l’élevage pour convertir les prairies en terres arables afin de répondre au courant productiviste des années 60. Au fil des générations, les enfants vont travailler ailleurs et la main d’œuvre extérieure devient onéreuse, ce qui accentue le phénomène.
D’année en année les apports d’engrais organiques de types fumiers et lisiers se réduisent voire sont supprimés. Ils laissent place à l’épandage d’engrais de synthèse. Ces derniers n’apportent que les nutriments sous leur forme soluble et disponible pour la plante. Les restitutions de cellulose et de lignine qui servent à nourrir le sol et ses microorganismes (bactéries, champignons, insectes …) deviennent donc quasi inexistantes. Or, sans ces éléments, les microorganismes ne fabriquent plus d’humus et autres composés servant à bâtir la fertilité du sol à long terme mais aussi sa structure.
Il est encore possible d’œuvrer pour que l’agriculteur réponde aux différents enjeux de demain et s’en trouve mieux financièrement mais aussi moralement. La réponse aux enjeux agronomiques, économiques, écologiques et règlementaires passera obligatoirement par la mise en place d’un système stockeur de carbone et donc de matière organique.
Ainsi l’eau et les nutriments seront retenus, les bactéries et champignons recolonisent le sol, les plantes se défendent mieux face aux agressions et aux aléas climatiques, les intrants et les indices de fréquences de traitement (IFT) diminuent. La marge brute des cultures est, par conséquent, améliorée.
Bien-sûr la transition doit se faire progressivement et démarrer de manière simple pour que la santé financière de l’exploitation et le moral de l’agriculteur restent bons. C’est notamment cette transition que je vous propose de travailler ensemble.
